Sur la Grand-Place (Markt), en face du Beffroi, est placée une construction octogonale au look étincelant de glace polie. À l’intérieur, un visiteur et un habitant de Bruges peuvent chacun prendre place. Une rencontre d’étrangers dans un espace intime : ils peuvent regarder à l’extérieur, mais ne peuvent pas eux-mêmes être vus de l’extérieur. 1:1 Connect est une œuvre fascinante sur la puissance du regard et sur l’utilisation partagée de l’espace public.
Le DiamondScope est octogonal, comme le sommet de la tour du Beffroi. Au Moyen Âge, ce majestueux édifice servait notamment de poste d’observation des éventuels agresseurs et incendies. Aujourd’hui, le Beffroi est l’une des principales attractions touristiques à Bruges. La Grand-Place, à travers sa fonction de lieu de rencontre et son marché du mercredi, reste un endroit d’échanges sociaux et économiques.
Vibeke Jensen s’intéresse à la relation entre l’intérieur et l’extérieur, à l’observation et à l’interaction entre les habitants et les visiteurs. En été, les deux groupes rivalisent pour occuper l’espace public dans la ville. Cette œuvre les invite à une rencontre intime dans un cocon protecteur placé en un lieu éminemment public.
La forme et la fonction de la construction imitent un « scoop » ou un dispositif d’observation. L’aspect étincelant renvoie au diamant. Les reflets déformants éveillent la curiosité, invitent à l’espièglerie mais aussi à la réflexion. L’intérieur rouge profond renforce la sensation d’intimité. À l’intérieur, les habitants et les visiteurs regardent délibérément les autres à l’extérieur mais se regardent également mutuellement.
1:1 Connect incite à réfléchir au fait de regarder et d’être regardé, au droit d’accéder à l’espace public, au contrôle social, aux droits et aux obligations du citoyen dans un espace partagé.
Vibeke Jensen
1:1 connect: DiamondScope Outdoor
20.05 - 18.10.2015
outdoor - Gratuit
Markt
ma - di | 9:30 - 18:00
Vibeke Jensen (1962, Trondheim, Norvège) est architecte de formation. Ses expériences dans la métropole de New York où elle habite depuis 1992, et la scène artistique sur place l’ont amenée à devenir artiste plasticienne. Les politiques de War on Crime, War on Drugs et War on Terror ont changé radicalement la vie en rue et la personnalité urbaine de New York. Ces bouleversements ont influencé son œuvre, qui tourne autour de différents points de vue et positions d’observation, sur la surveillance et le contrôle, surtout en relation avec l’espace public. Jensen construit des situations, des images et des sculptures qui provoquent une cassure dans la vie quotidienne.
Jensen a exposé et réalisé plusieurs interventions urbaines sur plusieurs continents. Elle est maître de conférences à la Bergen School of Architecture.