L’œuvre de Song Dong est centrée sur l’impact de la révolution culturelle sur sa famille et la politique de table rase urbanistique menée dans sa ville de Pékin. Il y revient également dans l’installation monumentale qu’il réalise à côté de la cathédrale Sint-Salvator. L’œuvre est basée sur la tradition du bonzaï par laquelle l’être humain tente de contraindre et de contrôler la nature de manière artificielle.

Engageant un dialogue avec le patrimoine historique de Bruges, Song Dong souligne la frénésie constructive qui s’est emparée de son pays, où l’on gère le patrimoine d’une tout autre manière : des palais, des temples et des quartiers historiques entiers doivent céder la place à des gratte-ciels et des centres commerciaux. Non sans ironie, les bâtiments authentiques sont récréés sous la forme de copies des originaux.

À Bruges, Song Dong crée un jardin de rocaille avec un paysage miniature. L’œuvre intègre de vieilles fenêtres chinoises qu’il a sauvées des bulldozers. Les fenêtres renvoient ainsi tant aux récits et souvenirs du passé qu’à l’avenir de la ville. Surmontant l’installation, de grandes lettres de néon affichent « Doing Nothing ». Ce concept taoïste signifie « ne rien faire » : faire en ne faisant rien, c’est-à-dire se laisser porter par le courant des choses. Une invitation à la réflexion ou une critique implicite ?